Niakourazana

Mali

2007 Adduction électro-solaire

Situé à 11° 15’ de latitude Nord et 6° 40’ de longitude Ouest, le village fait partie de la Commune de Kolondièba, dans la région de Sikasso, au Sud du pays. On y parvient en quittant à Koumantou la route principale (le goudron) reliant Bougouni à Sikasso. Depuis Koumantou, on parcourt 40 km de piste inégale, dont certains tronçons, descendant vers des ponts, sont noyés sous des mètres d’eau à la saison des pluies, rendant tout accès par la route impossible ces mois-là.

Niakourazana compte environ 1’000 habitants, des Bamanans, Sénoufos et Miniankas, sédentaires, et des Peulhs, sédentarisés. Toutes ces ethnies vivent en harmonie relative. Les villageois vivent d’agriculture (mil, sorgho, maïs) et d’élevage (bovins, ovins, volailles). L’apiculture est en plein développement grâce à l’aide d’apiculteurs français. Des Peulhs avec leurs troupeaux passent aussi par le village.

Deux vues du village.

L’association MEDES/SAPCOM intervient efficacement à Niakourazana et dans les villages de la région. MEDES/SAPCOM Mali est activement soutenu par son antenne Suisse-France basée à Genève, avec les fonds d’aide au développement des collectivités genevoises.

Les Ingénieurs et Architectes Solidaires ont été sollicités par le Docteur Oumar Mariko, coordinateur de  MEDES/SAPCOM, en octobre 2005.

Nous avons ensuite visité Niakourazana à fin octobre pour envisager des interventions prioritaires.

Grâce au financement de la Commune de Meyrin, principalement, ainsi que de l’Etat de Genève et des Communes de Confignon, Carouge et Onex, l’intervention de Marc Hauswirth, Hostelman Bello et Bernard Béroud à fin décembre 2006 et début janvier 2007 a permis de réaliser une adduction électro-solaire d’eau potable et l’électrification du dispensaire.

Réunion préliminaire avec les villageois(e)s et le chef (dans la chaise longue) pour expliquer ce que nous allons faire et évoquer la gestion financière de l’adduction d’eau.

Un forage réalisé en 1984 par Helvétas existait au centre du village. Il était équipé d’une pompe à motricité humaine, qui ne pouvait débiter assez d’eau pour le village. IAS a introduit la nouvelle pompe électro-solaire dans le forage qui a été préalablement nettoyé (soufflé).

La sortie du forage avec ses connexions électrique et hydraulique.

Un château d’eau de 10 mètres de haut, avec un réservoir de 20 m³ a été construit selon les plans de IAS par Fanta Dembelé, ingénieure malienne.

Le château d’eau à notre arrivée, avec Marc Hauswirth et Solo Traoré, le maçon, préparant l’installation des panneaux solaires, et quelques jours plus tard, opérationnel.

Au sommet de l’ouvrage sont fixés les panneaux photovoltaïques, d’une puissance totale de 1’125 Watts crête, qui alimentent la pompe.Toutes les commandes électriques et hydrauliques (vannes et compteurs) sont protégées dans le local technique au bas du château d’eau. La forage se trouve à gauche juste à côté du château, et la borne-fontaine à quelques mètres.

A la borne-fontaine, on remplit les bassines sur la tête…ou des bidons par terre.

 

…ou des tonneaux sur les charrettes tirées par des ânes.

Badian Mariko inaugure le “robinet pour la soif” à l’école.
Les villageois creusent, malgré l’harmattan, la tranchée pour la conduite amenant l’eau à l’école, et aux 4 lavabos du dispensaire.

Le réseau d’eau alimente également un abreuvoir pour les nombreux troupeaux de bovins des Peulhs. Jean-Michel Perrin, l’apiculteur d’Arles qui a dirigé sa construction, l’inanugure avec les maçons et plombiers.

Le dispensaire, dont la gestion est assurée par MEDES/SAPCOM, avec l’aide financière de la DDC (Aide au Développement de la Confédération Suisse).

Le financement des Communes et de l’Etat genevois a permis à IAS de relier le dispensaire au réseau d’eau potable et dde l’électrifier. On a ainsi amélioré considérablement la qualité des soins possibles : hygiène supérieure ; interventions de nuit facilitées et conservation des médicaments et vaccins possibles.

L’effort collectif pour hisser les 6 panneaux sur le toit du dispensaire. L’ensemble est fixé sans endommager les tôles.

La centrale électro-solaire, qui est protégée dans un local fermé, comprend les accumulateurs, le régulateur solaire, l’onduleur et la boîte de distribution.

Elle alimente notamment le réfrigérateur, l’éclairage de tout le dispensaire et de la classe de l’école, à 100 mètres.

Le docteur Ali Goita aura du travail en abondance dès la mise en service de l’eau courante et de l’éclairage au dispensaire : Un premier bébé naîtra dans la nuit ; un second suivra avant l’aube.

Le dispensaire ne disposait pas de salle d’hospitalisation séparée pour les hommes et la pharmacie occupait une surface démesurée.

En prolongeant le bâtiment sur la moitié de sa largeur, on a créé une pharmacie, ce qui a permis de créer une salle d’hospitalisation pour les hommes avec, dans un coin, le local de la centrale électro-solaire.

La nouvelle annexe qui va abriter la pharmacie, avant que le toit soit posé.
Hostelman Bello au sommet du château d’eau.
Seydou Kindo, notre électricien burkinabé. Abdoulaye Konaté, le plombier, installant les lavabos.

Inauguration des nouvelles infrastructures le 5 janvier 2007

Une fête grandiose, avec la présence des représentants de  tous les villages desservis par le dispensaire de Niakourazana, une partie folklorique (groupe de danse, balafons et autres instruments traditionnels). Tout cela filmé par la TV malienne, qui a présenté notre réalisation au téléjournal de 20h15 le lendemain.

Bernard Béroud, président de Ingénieurs et Architectes Solidaires, fait visiter les installations aux chefs des villages voisins, au chef de Niakourazana et au Dr Oumar Mariko, coordinateur de MEDES/SAPCOM Mali
Fanta Dembelé, Bernard Béroud, Michèle Gentet, présidente de MEDES/SAPCOM Suisse-France, et Oumar Mariko lors des inévitables discours
Le médecin dit sa satisfaction au téléjournal de la TV du Mali
Annick Titone, trésorière de MEDES/SAPCOM Suisse-France, et Marc Hauswirth, ingénieur informaticien devenu spécialiste en génie-civil, entourés des gamins
Le Dr Mariko parle des mesures pour assurer la durabilité des nouvelles infrastructures
Pompage