Agua Blanca

Honduras

2007 Adduction électro-solaire

Le Honduras est un Etat d’Amérique Centrale, baigné au Sud-Ouest par le Pacifique et au Nord par la mer des Caraïbes, ayant des frontières avec le Guatemala au Nord-Ouest, le Salvador à l’Ouest et le Nicaragua au Sud.

La majorité de la population hondurienne vit difficilement, ne profitant pas des richesses naturelles du pays. La criminalité est élevée dans la capitale, principalement du fait des “pandillas”, bandes armées evenues des Etas-Unis avec les clandestins expulsés et comprenant aussi les ex “contras” anti-sandinistes armés par le gouvernement des USA et jamais désarmés.

Tegucigalpa, la capitale, est un ensemble hétéroclite de collines à l’habitat compliqué par la géographie, qui s’étend continuellement, en bidonvilles successifs, à cause de l’exode rural.

Dans la banlieue est de Tegucigalpa, la Colonia San-Miguel abrite la paroisse catholique Santos Arcangeles, dont un prêtre, le padre Humberto Reyes, dynamique et engagé, soutient la Communauté voisine d’Agua Blanca.

Tegucigalpa vu de Agua

une partie de Tegucigalpa vue de la colline ou “cerro” de Agua Blanca

le chemin gravissant le cerro
Plan d’Agua Blanca

Agua Blanca est un bidonville dont les maisons sont accrochées aux flancs abrupts d’une colline, un peu comme une “favella” de Rio-de-Janeiro, au Brésil.

Le chemin qui gravit la pente est à peine carrossable

Premier déplacement en juillet 2007

Pour réaliser cette adduction, le déplacement de Alexandre Toppo et de Bernard Béroud,  avait été planifié pour les trois premières semaines de juillet.
Le forage a été effectué en avril par une entreprise spécialisée de Tegucigalpa, à l’endroit que les détections électriques, électromagnétiques et par satellite avaient déterminé.
La nappe d’eau a été rencontrée à 130 mètres de profondeur. Le diamètre du forage n’étant que de 10 cm, la pompe qui pouvait être insérée ne pouvait dépasser 1 kW de puissance électrique et, en conséquence, avait un débit fortement limité par la profondeur.
Pour augmenter le volume journalier pompé, IAS a conçu un système avec accumulateurs en tampon et une puissance photovoltaïque double, qui permet de pomper également en dehors de la durée de l’ensoleillement. Ce système permet également d’utiliser la radiation solaire ême quand la pompe est arrêtée pour cause de réservoir plein.
Le château d’eau supportant l’importante surface de panneaux solaires et qui abrite les accumulateurs et les commandes électriques et hydrauliques sert de logement pour la famille du gardien / gestionnaire / fontainier, avec deux étages habitables. Ainsi, l’installation bénéficie d’une protection 24h / 24.
A cause des retards pris par l’édification du château d’eau, les plans ont dû être simplifiés en urgence et le réservoir en béton remplacé par des citernes en plastique.

le château d’eau à notre arrivée, le 1er juillet …
… et 15 jours plus tard

Quelques instantanés du travail en commun avec les adultes et jeunes d’Agua Blanca :

Soudure du cadre anti-vol et anti-ouragan des panneaux, à 8 mètres du sol, sans filet…
Santos
…et découpage par “El Chino” (qui n’a rien de chinois) au chalumeau de la plaque pour la tête de forage, sans lunettes de protection !
L’aide de Santos, qui travaille pour payer ses études, et Fredy n’ont pas le vertige pour monter les blocks.
Le fils d’Adaliz est assez petit pour aller nettoyer l’intérieur du réservoir.
Fredy amène un réservoir (tanque de agua) vers le château d’eau.
Même Luis Rabotin, notre chauffeur, aide à placer les panneaux solaires.

L’introduction de la pompe nécessite nombre, force, coordination et temps. A gauche en orange, Santos Almendrez, qui nous fabriqua le cadre des panneaux ainsi que les portes et fenêtres.

Introduction de la pompe
19 juillet : premier essai de pompage. Miracle, de l’eau !
Les gamins sont les premiers à venir remplir tous les jerrycans, seaux (baldes) et barrils disponibles. Alex Toppo n’est pas le moins enthousiaste !

Le forage a une profondeur de 180 mètres, mais semblait avoir un  défaut puisque la pompe introduite en juillet n’a pas pu descendre à plus de 140 mètres. Cette descente a été effectuée à la main et les multiples manipulations brusques de l’ensemble tuyau armé-câble électrique d’alimentation-câble d’acier, très lourd, pour tenter de descendre la pompe au delà de ces 140 mètres ont provoqué, avec la vibration du pompage, une rupture ultérieure d’une soudure du câble d’alimentation, juste après notre retour en Suisse.

 

19 juillet : on finit le travail dans la nuit.

Dans quelques heures, on prendra  l’avion qui nous ramènera en Suisse.

Dernières photos “souvenir” au flash avec  nos principaux collaborateurs et amis.

En haut à gauche, Adaliz Moreno et Rolando Ramos, les deux leaders de la Communauté d’Agua Blanca. A droite, Alex Toppo et Bernard Béroud. Ci-contre, Dany et Fredy, les deux jeunes qui nous ont aidé tout au long du projet.

Second déplacement en septembre 2007

Un nouveau déplacement de Bernard Béroud a été nécessaire pour réparer cette panne.

Le contrôleur de la pompe Grundfos indiquait que la pompe n’était plus connectée. La coupure n’était pas au niveau du sol.

Nous avons d’abord tenté de remonter la pompe avec un échafaudage de fortune ; en vain.Il a fallu faire appel à une grue avec 4 spécialistes pour pouvoir remonter la pompe en plusieurs heures et constater la rupture du câble vers la pompe.

Juan-Pablo Gomez qui est venu à notre secours avec sa grue.
La grue va tirer par segments de 5 mètres (pour sortir au total 140 mètres !) le tuyau armé et le câble électrique : 3 heures de travail !

Une fois la réparation faite, nous nous sommes cette fois-ci dotés d’une potence pour redescendre à la main la pompe. Malheureusement, cette dernière n’a une nouvelle fois pas pu descendre plus bas que 140 mètres. Il y a donc bien, soit un défaut dans le forage, ou alors c’est un mouvement sismique qui a désaligné le bas du forage. La pompe est bien dans l’eau, mais nous n’avons pas l’assurance qu’à la fin de la saison sèche, le niveau ne tombe pas plus bas que cette cote.

Une pose avant de redescendre la pompe. Le maçon-plombier-soudeur Montcho tient la pompe sous la potence.

Système de pompage en continu avec les accumulateurs et les régulateurs, dans le rez de chaussée du château d’eau – bâtiment :

Les commandes électriques (dont les régulateurs de charge solaire).
La batterie d’accumulateurs
Le contrôleur de la pompe en dessus du compteur et du filtre d’eau délivrée à la première borne-fontaine, et enfin le compteur de litres entrants ainsi que le filtre d’eau pompée.
Le compteur d’eau pompées, après deux jours de pompage, indique 24’315 litres.

Le 20 septembre 2007, le bâtiment avec ses 4 réservoirs d’une capacité totale de 10’000 litres et ses deux étages habitables. A droite, la sortie du forage et la première borne fontaine.

20 septembre. On peut repartir pour la Suisse. Tout fonctionne.

On pose devant la porte du château. En débardeur rouge, Wilma, l’égérie de la Communauté, qui gardait le matériel et nous faisait du bon café.

Pompage