Bagré adduction d’eau

Togo

2006 Adduction électro-solaire

dduction électro-solaire d’eau à Bagré

Bagré est un village de près de 14’000 habitants, à 80km à l’est de Dapaong et de l’axe routier nord-sud, à près de 700 km de Lomé. Il fait partie du Canton de Mandouri, préfecture de Kpendjal, dans la provinve des Savannes. Le village est extrêmement étendu, les quartiers sont dispersés et peuvent être séparés les uns des autres de plus d’un kilomètre.

Bagré adduction d’eau
Lien vers le projet

La sécheresse avançant chaque année, les pluies sont inexistantes une bonne partie de l’année, dès mars. Pour stopper l’avancée du désert, et à terme, reboiser et reverdir la région, il est indispensable d’alimenter massivement cette région en eau. Des femmes et jeunes filles vont chercher l’eau, au fleuve Oti, à 15 km (!), ou à l’un de ses affluents, à 13 km. Les habitants ne puisaient que de l’eau non potable, dans des puits à ciel ouvert, qui tarissaient déjà au milieu de la saison sèche (janvier).

La consommation d’eau non potable induit des maladies comme la draconculose, le ténia, les diarrhées, qui entraînent notamment une mortalité infantile inacceptable et une réduction de l’espérance de vie des adultes. D’autre part, la corvée d’eau est une des causes principales de la non scolarisation des jeunes filles de cette région (0,4% de scolarisation selon l’Unesco en 1999, contre 96% pour la province de Kara).

 

La population de Bagré est dispersée dans un rayon de plusieurs kilomètres, ce qui ne facilite pas l’adduction en eau potable. Un forage centralisé de grande capacité devrait être complété par des kilomètres de conduites de distribution renchérissant considérablement le système. Il est donc préférable de prévoir plusieurs forages, même si cela nécessite la multiplication simultanée des pompages électro-solaires et des châteaux d’eau.

le château d’eau « breveté IAS » qui avait été commandé

Le projet réalisé en janvier 2006 par IAS ne concerne que l’eau potable, mais il devra être complété par de nombreux puits pour l’irrigation et la récolte d’eau de pluie. Un forage existait au centre, à 600 mètres du marché qui se tient au bord de la route reliant Dapaong à Mandouri, mais il était désafecté car la pompe à main Vergnet était en panne. Avec notre partenaire Afrique-École, IAS a projeté de mettre la priorité sur l’eau potable, en réhabilitant ce forage, en construisant un château d’eau « modèle IAS » , et en l’alimentant par un pompage électro-solaire. Cette adduction ne peut couvrir les besoins en eau potable que d’une partie de la population, et devrait être complétée par d’autres forages décentralisés.

les enfants devant l’ancienne pompe à main

Durant la première semaine de janvier 2006, les deux « yovos » de IAS (Marc Hauswirth et Bernard Béroud) et leurs partenaires de Afrique-École conduits par Augustin Sambiani, ont en trois jours mis en service le pompage et construit une première borne-fontaine munie de deux robinets, l’un permettant de remplir des bidons, et l’autre de remplir directement les bassines sur la tête des porteuses d’eau.

Opération délicate et dangereuse : on hisse le récervoir métallique sur sa dalle
On soude le support des panneaux solaires

Le réservoir du château d’eau est réalisé en métal, ce qui a réduit les coûts, mais a posé un problème pour trouver une grue capable de le hisser sur la dalle,

Le pompage a démarré le vendredi 6 janvier 2006, où a eu lieu une petite cérémonie d’inauguration filmée par la télévison locale et couverte par un journaliste de la presse écrite. La distribution gratuite a commencé immédiatement pour tester l’ensemble de l’installation.

Paul, notre plombier, dans le local technique

Une seconde borne fontaine a été construite en février pour alimenter le marché, à 540 mètres de là. On pourrait prolonger cette conduite vers l’école, de l’autre côté de la route, 160 mètres plus loin, afin que les élèves puissent boire de l’eau potable. Il serait également utile d’alimenter le nouveau dispensaire (luxueux) dont la construction se termine actuellement, à 610 mètres. Mais toutes ces extensions auront un coût dépassant le budget inital, principalement à cause de la longuer des conduites. Heureusement, le terrain est quasiment plat, ce qui ne pose pas de problèmes d’alimentation par gravitation.

le contrôleur de la pompe, et les commandes hydrauliques
l’introduction de la pompe, opération délicate
Augustin Sambiani explique le fonctionnement aux utilisateurs
les premières bénéficiares, servie par un fontainier « yovo »

le château d’eau dans le paysage de Bagré.

L’eau pompée:

Extension du réseau d’eau en décembre 2008

Le réservoir du château d’eau ayant trop de fuites dues à sa mauvaise conception (tôles soudées), notre partenaire Afrique École  a décidé de reconstruire un nouveau château avec réservoir en béton à côté de l’ancien.

Lors de son déplacement à fin 2008 pour transférer les panneaux et les commandes hydrauliques dans le nouveau château, IAS en a profité pour relier au réseau d’eau le dispensaire situé à 700 mètres et le terrain où les handicapés cultivent légumes, fruits et une pépinière pour le reboisement de la région, terrain situé juste à côté du forage.
Rappelons que le marché, à 400 mètres est lui aussi alimenté par le réseau du pompage électro-solaire.

Derrière la borne-fontaine, le nouveau château à côté du vestige de l’ancien
On finit de souder le cadre des panneaux au crépuscule.

La tranchée pour la conduite d’eau part du château d’eau
et arrive au dispensaire, 700 mètres plus loin
Les panneaux photovoltaïques surplombent le terrain des handicapés
L’eau courante permet d’arroser les cultures durant toute la saison sèche

À la borne fontaine
Les enfants de Bagré vous saluent bruyamment

14 décembre 2009 : remplacement de la pompe

Photo de groupe après le changement de la pompe : de gauche à droite, le chef du village, Bernard Béroud, Dale Koyamani, et, plus loin, Charles Cousin.

Grâce à l’eau du forage, le maraîchage peut prospérer et les gens de Bagré découvrent les bananes !