Ouahigouya Persis
Burkina Faso
2010 Centrale électro-solaire, Centre médicalAlimentation électro-solaire semi-autonome du Centre médical et chirurgical pédiatrique Persis (CMCPP) de Ouahigouya, au Burkina Faso
En 2007, l’Association Bilifou Bilifou (petit à petit) des genevois Chantal et André BUHLER, qui a créé notamment une ferme produisant de la Spiruline (une micro-algue extrêmement riche en protéine permettant de sauver rapidement les enfants dénutris) nous a fait connaître le Centre Persis et son âme, le docteur Lassara ZALA. Celui-ci nous a parlé du problème financier que lui causait la facture d’électricité de la compagnie SONABEL. Environ 1’000 CHF par mois, ce qui absorbait la majorité des rentrées de consultations.
Le Centre médical pédiatrique PERSIS a été construit dès septembre 2004, avec l’aide d’associations françaises et suisses, par l’Association PERSIS Burkina de droit burkinabé. Ce projet a été supervisé par le Dr ZALA, pédiatre burkinabé, diplômé du CHU de Reims et ancien chef de service au CHR de Ouahigouya. Le Docteur ZALA dirige le Centre en plus de son travail de pédiatre à plein temps.
Le CMPP compte 36 lits d’hospitalisation et 24 lits réservés aux enfants souffrant gravement de malnutrition dans son aile CREN (Centre de récupération et d’éducation nutritionnelle).
Les victimes du Noma y sont également traités. Les enfants issus de familles en situation sociale difficile y sont pris en charge gratuitement.
Plusieurs médecins y vont effectuer (bénévolement) des missions médicales et chirurgicales chaque année, comme les Dr Philippe Bédat de Genève et Bernard Mivelaz, de Persis Valais. De nombreux stagiaires et infirmières de France et de Suisse vont également aider régulièrement le Dr Zala.
IAS a décidé de monter ce projet pour aider Persis à résoudre ce problème énergético-financier, et participer au développement indispensable des énergies renouvelables au Burkina, l’un des pays du monde où la consommation d’électricité par habitant est la plus faible : 38 kWh par an, contre 8’279 kWh en Suisse !
L’Etat de Genève, par son Service de Solidarité Internationale, a financé la majeure partie de cet projet, le complément important venant à travers l’Association allemande «GEGEN NOMA», qui a obtenu le don de tous les panneaux solaires de la part du principal fabricant allemand SOLARWORLD, et de HAWKER le don de tous les accumulateurs Oerlikon. 3 onduleurs SMA ont également été donnés, mais après coup, par cette entreprise allemande bien connue. Ils seront utile pour une extension ultérieure de la centrale. Gegen Noma est animée par Jean-Jacques SANTARELLI, Ulrich KRAUT, directeurs de la firme Edelweiss, et Peter MELCHIN, un alpiniste très célèbre en Allemagne.
Mi octobre 2010, Olivier BOROS, Xavier RIOM et Bernard BÉROUD sont allés à Ouhigouya pour concrétiser ce projet IAS.
Au Burkina, un groupe de jeunes étudiants de l’Université de Ouagadougou, passionnés d’énergie solaire et de développement, qui avaient fondé une Association «Solar Energy for Everyone» et entendu parler de notre projet, nous avaient demandé de pouvoir venir à Persis travailler avec nous à sa réalisation. Pour IAS, cet apport était important dans notre objectif de transfert de technologie et de durabilité. Ces jeunes : Titi Josias KABORÉ, Levi KABRÉ, Philippe SAWADOGO et Gisèle BILGO, ont certainement beaucoup appris durant ces dix jours, et nous ont bien aidés ; ils accompliront certainement de belles choses pour leur pays.
IAS a surtout bénéficié de l’aide de notre ami Ben TREBOUL OUEDRAOGO, qui avait déjà participé à nos dernières réalisations au Togo à fin 2009. Ben et l’entreprise de son père, qui sont implantés à Ouahigouya, nous ont grandement facilité la tâche. Il assurera le suivi de l’alimentation solaire de Persis.
Une petite maison inoccupée (19 sur le plan de masse) abrite désormais la centrale électro-solaire (chargeurs, accumulateurs et onduleurs), et le pan sud du toit voisin (22) les 8 cadres de 6 panneaux solaires. 4 câbles à 230V alimentent le secteur Camille, la pompe du forage remplissant le château d’eau (13), le CREN (2) et le bâtiment en L comprenant de dispensaire, les salles d’hospitalisation (5), et enfin la consultation du Dr Zala et l’échographie (8). L’éclairage du bloc opératoire (10 et 12) sera également alimenté par l’énergie solaire.
Hisser sur le toit les 8 châssis de sécurité comprenant 6 panneaux solaires n’a pas été une mince affaire.
2ème centrale électro-solaire au Centre Médical Pédiatrique et Chirurgical Persis de Ouahigouya
La consommation du site Persis dépassant largement la production de la première centrale IAS, nous avons décidé, avec Gegen Noma, de chercher le financement pour augmenter l’énergie produite grâce au rayonnement solaire. Les entreprises Solarworld et Hawker – Oerlikon ont accepté de donner à nouveau les panneaux photovoltaïques, respectivement les accumulateurs nécessaires. On a utilisé les onduleurs également offerts par SMA pour le première centrale, mais qui n’avaient pas été utilisés alors.
La construction et la mise en service de la seconde centrale se sont déroulés sans problème majeur du 29 décembre 2011 au 6 janvier 2012, par une équipe de 3 membres d’IAS, avec la collaboration de 3 techniciens burkinabés.
Nous avons construit cette seconde centrale à l’opposé du site, ce qui équilibrait les pertes de transport de l’énergie.
Le réseau électro-solaire alimente aujourd’hui l’ensemble des bâtiments du site, à l’exception de la radiologie du bloc chirurgical, qui nécessite une puissance élevée en triphasé, et qui est pour cela alimentée par un groupe électrogène situé à côté de la nouvelle centrale solaire.
Aucun des bâtiments de ce secteur n’ayant une façade orientée au sud, les 48 panneaux photovoltaïques ont été séparés en 2 blocs de 24, l’un sur le toit de la centrale, et l’autre sur le toit du bloc chirurgical, tout proche.
Les perturbations rencontrées étaient dues à la construction simultanée du cabinet de dentiste, et à l’inadaptation (programmation extrêmement compliquée, non prévue pour une utilisation simple comme la nôtre) des onduleurs SMA (qui nous ont été donnés) à ce genre de centrale.
Il a fallu faire de nombreux changements de câblages pour tester ces configurations, et choisir la répartition des locaux et services alimentés par chacune des centrales.
Malgré cette augmentation de puissance, la consommation du site Persis, avec le bloc chirurgical, les échographies en série et le cabinet du dentiste, surtout au moment des missions chirurgicales, et telle que nous avons gardé une configuration semi-autonome, le réseau public apportant l’appoint en cas de déficit énergétique.
Cependant, l’équipement électro-solaire de Persis aura rempli ses buts : permanence de l’alimentation électrique, protection des appareils contre les surtensions du réseau public et réduction de la facture d’approvisionnement.