M’Piebougoula Eau

Mali

2016 Adduction électro-solaire
M’Piebougoula Eau
Lien vers le projet

En janvier 2007, sollicités par notre partenaire MEDES/SAPCOM, nous équipions le village de Niakourazana, au sud de Koumantou et de la route Bougouni-Sikasso d’une une adduction d’eau et son dispensaire d’une alimentation électro-solaires. Un an plus tard, nous répétions cette opérations dans le village de Kalakan, dans la même région.
En mars 2013, l’association AMASES (Association Malienne de Solidarité pour l’Environnement et la Santé) nous demandait d’envisager les mêmes ouvrages pour le village de M’Piebougoula, au nord de Koumantou. Un village de cultivateurs perdu dans la brousse, loin de toute infrastructure.

Durant l’élaboration du dossier, le Mali a été déstabilisé par l’attaque des terroristes islamistes du nord et le coup d’état simultané à Bamako. Nous avons donc attendu que la situation politique redevienne calme pour réactiver ce projet.
L’Etat de Genève, via son Service de Solidarité Internationale, a accepté de financer l’adduction d’eau, et ensuite, la Commune de Meyrin l’électrification de la maternité.
Il fallut attendre que l’entreprise burkinabée CBE (freinée deux mois par l’instabilité politique au Burkina Faso) ait terminé le château d’eau pour envisager notre expédition.
Une rapide visite de repérage à ce village perdu dans la brousse malienne en janvier 2016 a permis de préparer la future réalisation.
La population du village avait décidé de construire une nouvelle maternité pour remplacer l’ancienne, aux murs de banco. Cependant, les villageois attendaient pour cela que leur soit payée la récolte de coton, leur principal revenu. Nous ne savions donc pas si nous allions déjà trouver le nouveau bâtiment et dans quel état d’avancement.
Enfin, Jacques Painot et Bernard Béroud se sont envolés pour le Mali le 14 mars 2016, où ils ont été rejoints par notre fidèle partenaire Lévi Kabré, venant du Burkina Faso.
Le pick-up 4×4 indispensable était conduit par Zoumana Koné.

Le forage à électrifier, réalisé vingt ans auparavant par Helvetas, était équipé d’une pompe India mais, en pompant vigoureusement, il ne débitait qu’environ 1 m³ par heure.
En l’électrifiant, on pouvait obtenir au moins 3 m³ par heure, et fournir au villageois plus d’eau potable ainsi que de l’eau d’arrosage pour les cultures maraîchères durant la saison sèche.
Les mois précédent notre intervention, on fit construire un château d’eau, capable d’accumuler 25’000 litres, par une entreprise burkinabée qui nous en avait déjà réalisé deux identiques.

Première étape : démonter le mécanisme, puis souffler le forage durant plusieurs heures afin d’en extraire la boue accumulée au fond depuis vingt ans. Opération spectaculaire pour le villageois.

On construit à terre le cadre anti-vol supportant les panneaux photovoltaïques, avec le soudeur d’un village voisin.

Au sommet du château, on fixe le support sur lequel le cadre sera soudé.

Les vaches du village ont senti « l’odeur » de l’eau (il fait près de 40 °C et la terre est déjà sèche) et tournent autour du forage.

Ensuite viendra l’opération la plus difficile : hisser ce cadre au sommet du château sans endommager les panneaux. Jacques Painot et Lévi Kabré au sommet, après la fixation des 5 panneaux photovoltaïques.

On décida de créer une seconde borne-fontaine au centre du village et de raccorder la maternité et l’école au réseau d’eau.

Les hommes furent mobilisés pour creuser les centaines de mètres de tranchées nécessaires.
Ici, la tranchée atteint la maternité.

La tranchée vers la maternité, et la bifurcation vers l’école, vue d’en haut.
Lévi essayant le système « breveté IAS » de nettoyage sous pression des panneaux.

Il y a foule à la première borne-fontaine, avant même qu’elle soit terminée.

Lévi Kabré et Jacques Painot au centre du village, devant la borne-fontaine qu’ils ont conçue.
Le maitre maçon une fois le crépissage terminé.
Le local technique du château d’eau, avec son contrôleur de pompage, tout à droite, et les commandes du réseau d’amenée avec son compteur, et de distribution avec leur vannes respectives.

Togola, d’AMASES, Lévi Kabré et Jacques Painot. Et Zoumana Koné, le chauffeur du 4×4 et précieux traducteur français-bambara.

Une partie du village, vu du château.
Évidemment, on joue au foot à la récré.

Que serait l’Afrique sans le travail des femmes … ?

Un village africain de plus dispose maintenant d’eau potable à profusion.
Mais il en reste des dizaines de milliers d’autres qui attendent…