Diabo

Burkina Faso

2013 Adduction électro-solaire

Le projet d’adduction électro-solaire de Diabo est d’abord né de la volonté de IAS de trouver les moyens d’électrifier (en solaire) massivement les forages dotés de pompes à motricité humaine, dont des milliers sont abandonnés suite aux pannes récurrentes des pompes, qu’elles soient à pied ou à main.
En dotant ces forages de pompages électro-solaires comme nous le faisons depuis plus de 10 ans dans les pays de la région, on supprime ces pannes mécaniques périodiques et trop coûteuses pour la population,  et l’on augmente d’un facteur 5 environ le volume d’eau potable fourni par le forage.

Dans le cadre de notre démarche tous azimuts, nous avons alors pris contact avec Helvetas, une ONG suisse qui œuvre avec constance et efficacité depuis des décennies en Afrique de l’Ouest principalement pour mettre à disposition des populations rurales de l’eau potable.

Helvetas Burkina nous a proposé de tenter une première coopération à Diabo, à l’Est de Ouagadougou, entre Koupela, Fada-N’Gourma et Tenkodogo, où ils ont construit un Centre d’Éducation de Base Non Formelle, CEBNF, dont l’objectif est de donner une seconde chance aux enfants précocement déscolarisés et aux enfants non scolarisés de 9 à 15 ans.

Grâce au financement de l’Etat de Genève, complété par une participation de Helvetas, la réalisation a pu être agendée pour fin 2013.

En décembre, Jacques Painot et Carlos Ferreira sont allés au Burkina pour, en deux semaines seulement, construire le château d’eau métallique et une adduction distribuant l’eau du forage à 2 bornes-fontaines et à deux bâtiments du CEBNF.

L’équipe IAS : Jacques Painot, le soudeur, Lévi Kabré, Carlos Ferreira et, accroupi, Hippolyte Tassembedo.

Le plan de l’adduction, située sur un terrain en pente.

Le forage est en bas, dans un bas-fond, et le château au sommet de la pente. Le réservoir (polytank) est branché en tampon ; il ne stocke que l’excédent d’eau pompée et non consommée pendant les heures de pompage (d’ensoleillement).

En période de pluies intenses, si le bas-fond est inondé, les gens peuvent se servir à la nouvelle borne-fontaine du haut, ainsi qu’à une troisième borne-fontaine qu’ils ont construite plus tard vers le forage (et qui n’est donc pas sur le croquis).

Echaudée par les mauvaises expériences faites sur 4 châteaux d’eau en béton avec des entrepreneurs burkinabés incompétents et malhonnêtes, IAS a décidé de tenter l’expérience de construire un château d’eau métallique avec un gros polytank plastique. Cette première expérience a eu lieu à Diabo.

Un étude détaillée d’une structure 6 mètres de haut a d’abord été faite par l’architecte Renaud Dupuis et son bureau Atelier Nord, en collaboration avec le bureau ESM.
Mais ensuite, nous avons dû réduire, pour le cas Diabo, la hauteur à 3 mètres pour plusieurs raisons:
Le temps pour le réaliser et le budget étaient limités.
On ne trouvait pas au Burkina des poutrelles de taille suffisante.
Le budget était un peu juste.
Carlos Ferreira a donc conçu une version simplifiée.
NB : 3 mètres de haut suffisaient car le château était au sommet d’un réseau en pente, et surtout car le réseau de remplissage et de distribution sont confondus, ce qui amène une surpression aux robinets quand la pompe fonctionne.
La subvention d’Helvetas s’étant réduite entretemps, nous avons aussi dû limiter le volume du réservoir de 25 à 20 mètres-cubes ; le polytank restant néanmoins le plus gros installé à ce jour au Burkina.

Les poutrelles, amenées de Ouagadougou, mises aux dimensions et passées à l’antirouille, prêtes. Leur assemblage peut commencer.
Les soudures, opération compliquée (il faut un groupe électrogène puissant … qui fonctionne)

Carlos Ferreira devant la structure de son château en construction
La structure métallique terminée, est prête à accueillir le polytank.

Pour mettre en place le polytank de 20’000 litres, il a fallu l’aide d’un camion-grue, mobilisé par notre partenaire PK Victor.

Installer la détection électro-mécanique du trop-plein a nécessité des talents d’acrobate.

Le château d’eau terminé.

Les 10 panneaux photo-voltaïques de 135 Watts crête, fixés sur le toit des ateliers.
Ils alimentent la pompe, au fil du soleil, à travers le contrôleur situé dans l’atelier en dessous

Lévi Kabré et Jacques Painot en pleine construction hydraulique de la sortie du forage et de la borne-fontaine du bas, et le résultat.
Jacques Painot vérifie le fonctionnement de la seconde borne-fontaine.
Les gens de Diabo viennent nombreux chercher l’eau pompée grâce au soleil.

Jean-Marie Samyn, le directeur d’Helvetas Swiss Intercooperation au Burkina (le Blanc sur la photo…) observant la distribution.
Grâce à l’eau pompée, la cantine sera aussi approvisionnée en saison sèche, en choux, salades, oignons, haricots, tomates,… et bientôt en fruits.

Il y a des grandes et de petites soifs… chez les grandes et les petites…
Près de 20’000 litres utilisés quotidiennement dès la mise en service, et la saison sèche n’en est encore qu’au début.