Huamachuco

Peru

2009 Isolation thermique, Chauffage solaire passif, Jardin d'hiver, Centrale électro-solaire, École

Huamachuco se trouve dans la région de Junín à 4’200 mètres d’altitude. C’est un hameau de quelques 26 familles qui habitent des maisons en terre qu’ils ont construites eux-mêmes.

Quelques maisons de Huamachuco

C’est là que se trouve l’école publique N° 30001-48. On accède à Huamachuco depuis la ville de Huancayo en passant pas san José de Quero, où de trouve la Coopérative CAS Valle Cunas Le chemin d’accès depuis le dernier village est difficile est très pentu.

« l’Institution éducative » de Huamachuco

Terre des Hommes Suisse intervient solidairement depuis plusieurs années au Pérou, et particulièrement dans cette région, soutenant notamment la Coopérative Valle Cunas. D’autre part, TerraWatt a lancé à Genève un programme écolo-éducatif « Robin des Watts » destiné, pour simplifier, à aider énergétiquement les régions défavorisées du Globe à partir des économies d’énergies réalisées ici.
C’est ainsi qu’est né le projet d’améliorer les conditions d’études des élèves de Huamachuco (et de leur maître), qui avaient jusqu’ici de la peine à étudier le matin à cause de la température glaciale (environ 6 °C). Et ce, en réalisant simultanément des économies d’énergie à l’Ecole Jacques-Dalphin de Carouge.
Terre des Hommes et TerraWatt (aujourd’hui TerrAgir) ont demandé à IAS de concevoir et réaliser ce projet, financé entièrement par la Commune de Carouge.
Après plusieurs discussions entre les trois organisations, on est tombé d’accord de commencer par l’isolation thermique, voire le chauffage solaire passif de l’école, ainsi que son alimentation électro-solaire autonome (éclairage et petits appareils électriques), car le réseau péruvien n’atteignait pas ce village à l’époque. Ces objectifs relativement limités répondaient au budget financé par Carouge.
Un chauffage central solaire améliorant encore la température pourrait être introduit dans le futur si son financement est trouvé.
IAS a donc délégué en mars à Huamachuco un de ses architectes, Carlos Ferreira, avec la mission de réaliser le maximum pour améliorer les conditions ambiantes des élèves de l’école et introduire dans cette communauté les énergies renouvelables.

Carlos Ferreira, l’architecte du changement, avec les élèves et un ingénieur du pays
L’instituteur Justo Pastor Balbin et ses élèves le matin : lever du drapeau
… et en classe

Les pluies abondantes n’ont pas facilité la tâche des intervenants, rendant la route très glissante ; certains jours, la camionnette de la Coopérative ne pouvait pas amener le matériel jusqu’à l’école.
Carlos, a commencé par isoler le faux plafond avec de la laine de verre, puis le sol avec de l’aggloméré sur les anciennes planches disjointes, et colmaté les cadres des fenêtres et des portes.

L’isolation thermique du faux-plafond
Le plancher tout neuf isolant du froid

Le représentant au Pérou de TdH, Felix Marin, et Florencio Aquino, responsable de la Coopérative CAS, ont facilité la réalisation du projet. Et surtout, Carlos a pu compter sur l’aide engagée de l’instituteur et des parents des élèves, œuvrant gratuitement pour la communauté.

Les parents d’élèves travaillant volontairement pour un équipement collectif
avec leur petits à proximité

Une fois l’isolation thermique améliorée, un essai de chauffage passif a été tenté avec la construction d’un récepteur solaire sous forme d’un caisson obscur emmagasinant la chaleur du soleil qui pénètre par une couverture en polycarbonate transparent qui produit ensuite un effet de serre, système connu comme « mur Trombe ». La chaleur accumulée dans ce caisson, construit devant une fenêtre de la salle de classe, est ensuite transmise par convection à la classe grâce à deux trous dans le mur qui les sépare. En ouvrant la fenêtre de la classe, l’échange est encore accéléré.

Principe du « mur Trombe »
Le caisson « Trombe » devant la fenêtre de la salle de classe
Les deux trous pour la transmission automatique de chaleur

Jusqu’à cette transformation, la façade nord de l’école (on est dans l’hémisphère Sud) ne recevait quasiment pas le rayonnement solaire, étant assombrie par l’avant-toit.
Un tuyau noir dans le fond du caisson fournit simultanément de l’eau chaude à un lavabo extérieur, améliorant ainsi l’hygiène des élèves.

Le caisson « Trombe » terminé, avec le lavabo d’eau chaude

Concernant l’électricité, surprise : le hameau venait d’être raccordé au réseau la semaine précédente. Cependant, l’alimentation photovoltaïque autonome a été maintenue car elle permet une économie (l’électricité est chère pour ces gens) et une régularité contre les « apagones » (délestages) fréquents du réseau public. L’éclairage de la classe facilite son rôle de salle communale permettant les réunions le soir.

On installe les panneaux photovoltaïques sur le toit
La mini centrale électrique, avec de haut en bas, le régulateur, l’onduleur et l’accumulateur

A la demande du maître d’école, la construction, par la communauté, d’un jardin d’hiver a démarré le long de la façade sud, agissant simultanément comme « mur Trombe » et isolation thermique pour les fenêtres de cette façade. Cette serre permettra de cultiver des légumes et fruits ne supportant pas le froid de cette altitude, et, ainsi, d’améliorer la nutrition de ces montagnards.

Le jardin d’hiver avec sa couverture en « infralene transparent »

Avant son retour en Suisse, Carlos a vécu une grandiose inauguration.

La fête d’inauguration

Ce premier projet solaire a suscité un enthousiasme extraordinaire dans la région, provoquant notamment une demande immédiate d’équipement similaire du collège de San José de Quero.